
Dans le territoire de Watsa, situé dans la province du Haut-Uele, une situation préoccupante gagne du terrain : certains députés élus pour représenter l’ensemble du territoire semblent limiter leur action politique et leurs interventions à leur seule région ou communauté d’origine. Ce repli identitaire, observé par plusieurs habitants et acteurs de la société civile, soulève de vives inquiétudes quant à l’équité de la représentation politique et à l’unité territoriale.
Ces députés, pourtant investis du mandat de représenter tout le territoire de Watsa, concentreraient leurs efforts, projets de développement et prises de parole uniquement sur leurs zones natales ou leurs bases électorales, au détriment des autres localités du territoire. Ce comportement alimente non seulement un sentiment d’abandon parmi certaines populations, mais il accentue également les disparités entre les différentes régions de Watsa.
Des voix s’élèvent pour rappeler que le rôle d’un député territorial ne se limite pas à servir les intérêts de sa communauté d’origine, mais bien de défendre l’ensemble des citoyens du territoire, sans discrimination. Cette dérive, si elle n’est pas corrigée, risque d’entraver les efforts de développement harmonieux et d’attiser des frustrations susceptibles de nuire à la cohésion sociale.

Dans cette comédie tragique, chaque député devient le ministre des affaires de son clan, oubliant qu’une écharpe tricolore ne se porte pas qu’à la messe du dimanche dans son village. Pendant ce temps, les électeurs des coins oubliés assistent, impuissants, à la distribution de cadeaux et de promesses… mais toujours à 10 km de chez eux.
Certains habitants s’interrogent : « Faut-il désormais naître dans leur village pour bénéficier de leur attention ? Ou organiser une migration massive vers leurs zones d’influence pour enfin exister ? »
La démocratie locale, elle, en prend un coup, regardant tristement ces élus pratiquer le tribalisme de proximité, au lieu du développement équitable. Apparemment, à Watsa, le territoire est vaste, mais la mémoire politique est… très courte.
Il est donc urgent que les élus prennent conscience de la portée de leur mandat et s’engagent à agir avec impartialité, en faveur de toutes les composantes de Watsa, pour bâtir une représentativité équitable, inclusive et porteuse d’espoir pour l’ensemble du territoire.
Roméo Patient Lokana
