
La société civile joue un rôle crucial dans le développement local, la promotion de la démocratie participative et la défense des droits des citoyens. Toutefois, à Durba dans le territoire de Watsa, province du Haut-Uélé en République Démocratique du Congo l’efficacité de la société civile est sérieusement mise à mal par l’amateurisme de ses animateurs.
- Une absence de formation et de professionnalisme
Beaucoup d’animateurs de la société civile à Durba exercent leurs fonctions sans formation adéquate en gestion associative, en plaidoyer, en communication ou en mobilisation communautaire. Ce manque de compétences techniques se traduit par une mauvaise planification des activités, une gestion administrative approximative, et une faible capacité à dialoguer efficacement avec les autorités ou les partenaires techniques et financiers.
- Un engagement souvent motivé par des intérêts personnels
Dans certains cas, des individus intègrent les structures de la société civile non pas par conviction ou esprit de service, mais dans l’espoir d’en tirer des avantages personnels : per diem, opportunités de voyage, ou accès à certaines ressources. Cela compromet la crédibilité de ces structures et alimente la méfiance des populations locales.
- Faible coordination et manque de vision commune
Les différentes organisations de la société civile à Durba agissent souvent de manière isolée, sans réelle coordination. Cette dispersion des efforts, conjuguée à l’absence de vision stratégique commune, affaiblit l’impact des actions menées sur le terrain et empêche l’émergence d’une voix forte et unie pour défendre les causes locales.
- Difficultés d’accès à l’information et aux financements
Le manque de maîtrise des outils numériques, la barrière linguistique et la faible connectivité sont autant d’obstacles qui limitent l’accès des animateurs de Durba aux opportunités de formation, de financement, et de collaboration nationale ou internationale. Cela freine considérablement leur capacité à se professionnaliser et à renforcer leurs structures.
- Nécessité de renforcement des capacités
Face à ces constats, il devient impératif de mettre en place des programmes de renforcement des capacités, axés sur :
la gestion organisationnelle et financière,
les techniques de plaidoyer et de lobbying,
la gouvernance participative,
la mobilisation des ressources,
et l’éthique dans l’action citoyenne.
Enfin,l’amateurisme des animateurs de la société civile à Durba constitue un frein au développement local et à la participation citoyenne efficace. Pour redynamiser ce secteur, il est essentiel d’investir dans la formation, l’encadrement, et la structuration des acteurs, tout en promouvant une culture de responsabilité, de redevabilité et de professionnalisme. C’est à ce prix que la société civile pourra jouer pleinement son rôle de moteur du changement et de défenseur des intérêts communautaires.
Roméo Patient Lokana