
Le spectre d’une crise sociale majeure plane sur la province du Haut-Uélé au Nord-est de la République Démocratique du Congo.
Tenez, exaspérées et outragées par l’inaction des autorités, les victimes des destructions arbitraires et anarchiques du village MEGE/KILIMALANDE lancent un ultime cri de détresse.
Dans une lettre ouverte adressée au Gouverneur de la province du Haut-uele, Jean Bakomito Gambu, elles dénoncent une marginalisation éhontée à leur égard.
Dans l’esprit de cette missive,les habitants annoncent une marche pacifique d’envergure si, dans un délai de sept jours, leurs revendications restent lettre morte.
Depuis la signature de l’accord de paix du 4 février 2022 entre le Gouvernement provincial et les victimes de MEGE et BANDAYI, l’espoir de voir justice être rendue s’est transformé en un amer sentiment de trahison. Plus de 400 ménages, ayant respecté scrupuleusement cet accord, ont été contraints d’abandonner leurs parcelles situées dans l’espace B de la Société Kibali. Mais au lieu d’être rétablis dans leurs droits, ils assistent, impuissants, à une scandaleuse spoliation de leurs terres.
«Nous avons fait preuve de patience et de respect envers les institutions, mais en retour, nous sommes méprisés et abandonnés. Nous refusons d’être les martyrs silencieux d’une gouvernance partiale», lit-on dans cette correspondance
Un pillage organisé sous le regard des autorités
Dans leur lettre, les victimes dénoncent une injustice sans précédent : leurs parcelles auraient été revendues par Monsieur MALALA Claude à des tiers qui n’avaient jamais foulé le sol de MEGE avant le drame. Pire encore, ces nouveaux occupants bénéficieraient d’un traitement de faveur de la part des autorités provinciales.
«Nous, les véritables victimes, sommes réduits au silence et à la misère, pendant que des étrangers se remplissent les poches sur nos souffrances», dénoncent
“Ce silence des autorités est une complicité tacite. Qui protège ces usurpateurs ? Qui cautionne ce vol organisé de nos terres », s’interrogent les victimes
Face à cette situation intolérable, les victimes interpellent le Gouverneur du Haut-Uélé, en lui rappelant que sa responsabilité est engagée. Elles l’exhortent à se rapprocher de l’Honorable Justin ZAMBA NDEZU, Président de l’Assemblée provinciale et signataire de l’Accord de paix, pour s’imprégner de la vérité et prendre des mesures immédiates.
Un ultimatum avant la révolte populaire
Les victimes ne cachent plus leur colère et préviennent que leur patience a atteint ses limites. Elles donnent sept jours aux autorités pour réagir et rétablir leurs droits.
‘“Si d’ici là, rien n’est fait, nous’ n’aurons d’autre choix que de retourner sur nos terres, d’y reconstruire nos maisons et de reprendre ce qui nous appartient légitimement.”
Elles annoncent ainsi une marche pacifique qui pourrait marquer un tournant décisif dans cette affaire. Une mobilisation sans précédent est en préparation, et rien ne semble pouvoir contenir l’indignation collective qui grandit jour après jour.
Alors que la tension atteint son paroxysme, le Gouverneur du Haut-Uélé est placé face à une responsabilité historique : répondre aux doléances des victimes ou assister à une explosion sociale dont il portera l’entière responsabilité.
Ambama et Romeo Patient Lokana