
Lors de l’examen du projet de loi des finances 2026, le député Jean Marc Mambidi Koloboro, du groupe parlementaire La Bonne Gouvernance, a livré une intervention sans détour sur l’état du secteur de la santé en RDC. Saluant d’abord la diligence du gouvernement dans le dépôt du budget, il a recentré son analyse sur un point précis : la Couverture Santé Universelle, pilier de la politique sanitaire voulue par le Chef de l’État.
Pour l’élu de Watsa, l’écart entre les ambitions nationales et les moyens budgétaires demeure criant. Avec 6,8 % du budget national consacré à la santé, la RDC reste loin de l’engagement d’Abuja fixant un seuil de 15 %. Une insuffisance qui, selon lui, compromet gravement la qualité des soins, alors que persistent des défis majeurs : infrastructures dégradées, pénurie d’équipements, ruptures de médicaments essentiels, épidémies récurrentes et maladies endémiques.

Le député a rappelé que dans sa circonscription comme dans bien d’autres les hôpitaux manquent de tout : matériel, appui de l’État, primes de risque et moyens de fonctionnement. Même constat pour plusieurs institutions sanitaires nationales, dont l’Inspection Générale de la Santé, privée de frais de fonctionnement depuis sept ans.
Il a également tiré la sonnette d’alarme sur le financement de la vaccination. La non-signature, d’ici mi-décembre 2025, de la lettre de garantie de contrepartie nationale pourrait entraîner la suspension du soutien de GAVI pour la période 2026-2027. Une menace directe pour la continuité de l’approvisionnement en vaccins et pour la stratégie de couverture vaccinale complète.
Face à ces urgences, l’honorable Mambidi formule plusieurs recommandations fortes : augmenter significativement le budget de la santé ;
poursuivre le financement des vaccins traditionnels ;
réhabiliter ou construire des hôpitaux et centres de santé ruraux ;
assurer le paiement régulier du personnel ;
soutenir la production locale de médicaments ;
et finaliser sans délai la lettre de garantie financière.
Au-delà du plaidoyer, le message est clair : considérer la santé comme un coût serait une erreur stratégique. Pour le député, elle constitue un investissement déterminant dans le capital humain, condition essentielle au développement national. À l’heure où le pays prépare son budget 2026, le débat dépasse le cadre technique : il engage la capacité de la RDC à bâtir un avenir sur un peuple en bonne santé.
La rédaction
