
De nouvelles violences ont secoué la province de l’Ituri dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 août 2025. Des miliciens du groupe armé CODECO ont mené une attaque meurtrière dans le groupement de Jina, ciblant plusieurs localités et causant la mort d’au moins six personnes, plusieurs blessés ainsi que d’importants dégâts matériels.
Cet assaut, survenu à une trentaine de kilomètres de Bunia, la capitale provinciale, relance une fois de plus les interrogations sur la sécurité des populations civiles dans cette région instable.
Un lourd bilan et des pillages massifs
L’attaque a visé le centre commercial de Jina ainsi que les villages de Gbalanyapala et Bule. Selon François Dhembu, inspecteur des droits de l’homme du territoire de Djugu, le bilan est particulièrement lourd. À Juli, au moins cinq morts et cinq blessés ont été recensés, tandis qu’un mort et un blessé ont été signalés à Gbalanyapala. Le chef traditionnel des Bahema Baguru, Jingunga Lotute Risasi, a, quant à lui, rapporté six morts et trois blessés graves pour la seule localité de Jina.
Outre les pertes en vies humaines, les miliciens de la CODECO se sont livrés à des actes de pillage. Des biens matériels ont été dérobés, et plusieurs milliers de vaches appartenant à des commerçants, notamment de Bule, ont été emportées, plongeant la population dans une situation de détresse économique et humanitaire.
L’inaction des forces de sécurité dénoncée
Face à cette nouvelle tragédie, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction des forces de l’ordre. Le chef Jingunga Lotute Risasi a vivement critiqué l’absence de réaction des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Mission de l’Organisation des Nations unies en RDC (MONUSCO), qui, selon lui, ne sont pas intervenues pendant l’attaque, survenue en pleine nuit.
La coordination des droits de l’homme de Djugu a, pour sa part, rappelé à l’administration provinciale placée sous état de siège ses responsabilités en matière de protection des populations civiles. Elle a également appelé la population à collaborer avec les FARDC et exhorté les groupes armés à respecter les engagements de paix.
La rédaction