
Un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), grièvement blessé lors d’une attaque attribuée aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), a été évacué par hélicoptère de la MONUSCO de Gina à Bunia ce mercredi 24 septembre. L’intervention rapide des Casques bleus bangladais et népalais a permis de lui administrer les premiers soins sur place à la base militaire de la MONUSCO de Gina.
Ce militaire fait partie des rescapés de l’attaque survenue à Tcha, à une trentaine de kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu. Il souffre de blessures au cou, aux cuisses et aux doigts. Cette attaque s’inscrit dans une série de violences qui ont coûté la vie à une dizaine de personnes en l’espace de 48 heures, dont trois militaires des FARDC, selon des sources coutumières et sécuritaires.
Parmi les victimes civiles, un homme a été tué sur l’axe Katoto–Blukwa alors qu’il transportait des ananas à moto. Sa marchandise et son véhicule ont été emportés par les assaillants. La veille, un déplacé avait également été tué dans des circonstances similaires à Saliboko.
Face à cette recrudescence de l’insécurité, les FARDC et les Casques bleus de la MONUSCO ont intensifié les patrouilles dans la région, notamment sur le tronçon Bule–Roe, surnommé « le tronçon de la mort » par l’administrateur du territoire de Djugu. L’objectif : protéger les civils et sécuriser les axes routiers.
À Lidda, près de Bule cette fois, une autre attaque meurtrière a eu lieu le même jour, faisant cinq morts, dont trois soldats des FARDC et deux femmes, et quatre blessés graves. Les militaires escortaient un convoi de déplacés revenant du marché de Bule. Les assaillants auraient emporté quelques armes appartenant aux soldats des FARDC.
A la suite de cette attaque, dans la nuit de mercredi à jeudi, une patrouille des Casques bleus bangladais basés à Drodro a secouru une dizaine de civils rescapés. L’un d’eux, blessé par balles, a été transféré à l’hôpital de Drodro. Les survivants ont indiqué que plusieurs autres personnes se trouvaient encore dans la brousse, certaines vivantes, d’autres probablement mortes ou blessées.
Une seconde patrouille conjointe MONUSCO–FARDC a été dépêchée pour poursuivre les fouilles. Quatre civils supplémentaires ont été retrouvés, dont un grièvement blessé à la jambe. Malheureusement, le corps sans vie d’un troisième soldat a également été découvert.
En fin d’après-midi, la situation restait tendue dans la zone. La population, traumatisée par ces attaques sanglantes, tente de retrouver un semblant de sécurité grâce à la présence renforcée des FARDC et des soldats de la paix de la MONUSCO.
« Je félicite la Monusco qui a secouru les victimes de cette attaque de la Codeco et sauvé de nombreuse vies. Je les encourage à toujours être prompts à nous secourir, chaque fois que la communauté sera victime des attaques meurtrières de la Codeco », a déclaré le chef de chefferie des Bahema Nord, M. Pilo.
Le mercredi 24 septembre 2025, Vivian Van de Perre, la Cheffe adjointe de la MONUSCO chargée des Opérations et de la Protection en visite en Ituri, réaffirmait l’engagement de la Mission onusienne aux côtés des autorités congolaises, à lutter contre les groupes armés : « la MONUSCO est chargée d’appuyer le gouvernement dans la lutte contre les groupes armés et dans la protection des civils. Nous avons mis en place des systèmes d’alerte précoce, nous travaillons ensemble, nous partageons les informations et nous soutenons les opérations ».
A noter que la MONUSCO reste un partenaire clé dans cette zone critique », a rappelé Vivian Van de Perre, cheffe adjointe des Opérations, en visite en Ituri. Alors que la tension persiste, la collaboration entre forces locales et onusiennes semble être le seul rempart contre l’escalade des violences.
Rédaction