
Les deux principales chambres consulaires opérant dans le territoire de Watsa, à savoir la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et la Fédération Nationale des Petites et Moyennes Entreprises du Congo (FENAPEC), s’opposent vigoureusement à l’appel à l’incivisme fiscal lancé par certaines organisations de la société civile locale.
Dans une déclaration conjointe faite à la presse ce mercredi 2 juillet 2025, Patricien Masudi, secrétaire administratif de la FEC/Watsa, et Paluku Lusasa, président de la FENAPEC/Durba, ont dénoncé ce mot d’ordre, affirmant qu’ils n’en ont pas été informés au préalable. Ils appellent les opérateurs économiques à continuer à s’acquitter de leurs obligations fiscales, malgré le contexte sécuritaire préoccupant.
« Nous sommes surpris par cette annonce. Nous n’avons pas été consultés. En tant que chambres de commerce, nous sommes les seuls habilités à encadrer les opérateurs économiques. Si une telle mesure comme “l’incivisme fiscal” est décrétée sans notre implication, c’est irresponsable. Les opérateurs économiques risquent des sanctions sévères. L’État peut réclamer les taxes impayées jusqu’à cinq ans en arrière. Une fois la situation sécuritaire stabilisée, qui défendra ces opérateurs ? Est-ce la société civile qui en aura la capacité ? », ont-ils déclaré à clocherdc.net.
Les deux responsables ont souligné que l’insécurité, bien que réelle, ne devrait pas justifier une rupture avec les obligations fiscales. Ils rappellent qu’aucune autre province du pays n’a adopté une telle mesure, malgré des contextes sécuritaires similaires.
« Il y a d’autres moyens légaux et responsables pour faire entendre la voix des citoyens. Mais suspendre unilatéralement le paiement des impôts, c’est exposer les contribuables à des pénalités lourdes. Nous appelons nos membres à continuer à payer leurs taxes pour éviter toute sanction », ont-ils martelé.
Pour rappel, ce mot d’ordre d’incivisme fiscal a été décrété le 25 juin dernier par des acteurs de la société civile à Watsa, en signe de protestation contre la montée de l’insécurité dans la région. Ces derniers entendent, par ce geste, exprimer leur ras-le-bol face à l’inaction des autorités.
Cependant, cette position ne fait pas l’unanimité, notamment au sein du secteur économique local, qui appelle plutôt à la concertation et au respect des cadres institutionnels en place pour adresser ces problématiques.
Rédaction