
Le Sénat a été marqué, ce jeudi 11 décembre 2026, par une intervention dense et structurée de l’honorable Prosper Mangbukele Mangadima lors de l’examen du projet de loi de finances 2026. Le représentant du Haut-Uélé a salué un budget « clair et bien présenté », tout en rappelant avec fermeté les priorités urgentes de sa province, riche en ressources mais toujours confrontée à une pauvreté persistante.
Au cœur de son plaidoyer, cinq axes majeurs : la décentralisation et les affaires coutumières, la gouvernance administrative et judiciaire, l’industrie, le tourisme et la culture, ainsi que les infrastructures. L’élu a regretté l’absence de rétrocession effective aux Chefferies et Secteurs, privant les autorités traditionnelles des moyens nécessaires pour maintenir paix et cohésion. Il a également alerté sur la non-prise en charge des administrateurs des territoires et leurs adjoints, pourtant « piliers de l’administration locale ».

Sur le plan judiciaire et administratif, le sénateur a pointé le manque criant de tribunaux spécialisés et de services publics essentiels, compromettant la planification provinciale, la justice sociale et la protection des enfants.
Abordant l’industrie, Prosper Mangbukele a rappelé l’époque où le Haut-Uélé comptait parmi les provinces les plus industrialisées du pays, avant la fermeture successive de plusieurs unités de transformation. Il a souligné l’urgence de relancer les infrastructures énergétiques, condition sine qua non pour restaurer un tissu industriel aujourd’hui inexistant : « Sans la relance des barrages hydroélectriques et des industries, comment matérialiser la vision du Président de la République fondée sur la création d’emplois ? » a-t-il interrogé.
Le tourisme et la culture n’ont pas été en reste. L’élu a demandé l’inscription dans le budget 2026 d’ouvrages structurants : sanctuaire Anuarité à Isiro, Centre d’Afrique à Niangara, et musées provinciaux, véritables leviers d’identité et de diplomatie culturelle.
Enfin, le volet infrastructures a donné lieu à une série de propositions concrètes : élargissement de la piste de l’aéroport de Matari, réhabilitation des axes RN26 et RN25, modernisation de ponts vétustes, construction d’abattoirs modernes et d’un hospice pour personnes âgées.
Dans une conclusion ferme mais optimiste, l’honorable Mangbukele a remercié le Chef de l’État pour l’élan insufflé par le PDL 145 Territoires, tout en appelant à une deuxième phase plus visible pour sa province. Pour lui, l’adoption du budget 2026 doit être unanime car « il constitue l’outil principal de mise en œuvre de la politique gouvernementale », mais il doit aussi refléter les aspirations territoriales. Une manière, analytique et mesurée, de rappeler que la crédibilité d’un budget se juge autant à sa rigueur qu’à sa capacité à transformer la vie des citoyens.
Gloire VYAVU
