
Le président de l’Association pour la Défense des Droits des Autochtones (ADDA), active dans le secteur de Kibali, M. Pitchou Ataduma Kovozo, alerte avec gravité les autorités territoriales et provinciales face à une menace environnementale silencieuse mais redoutable : la contamination au cyanure qui pèse sur le village Renzi, localité voisine de l’usine aurifère exploitée par la société Kibali Gold, implantée dans la chefferie Bari Logo, en territoire de Watsa (province du Haut-Uélé).
Dans un entretien accordé à La Cloche RDC ce dimanche 15 juin 2025, M. Ataduma a évoqué une situation alarmante : des poissons sont retrouvés morts en grand nombre dans un ruisseau qui traverse le village, signe manifeste d’une pollution chimique aiguë. « Nous voyons fréquemment des poissons morts flotter à la surface de l’eau. Cela nous inquiète profondément. Nous ignorons leur cause exacte, mais dans le passé, une forte dose de cyanure avait décimé toute la faune aquatique de ce cours d’eau », a-t-il témoigné avec amertume.

Une menace à peine voilée pèse donc sur les populations riveraines, exposées sans information ni protection à un produit hautement toxique, dont les effets sont dévastateurs aussi bien pour la santé humaine que pour l’écosystème.
Avec une lucidité empreinte d’inquiétude, le président de l’ADDA appelle à une prise de responsabilité urgente :
« Le silence des autorités face à cette situation frôle la négligence coupable. Aucune action concrète n’a été entreprise, ni pour stopper l’éventuelle fuite toxique, ni pour sensibiliser les habitants à ses effets potentiellement irréversibles. »
Il invite instamment les services techniques compétents à mener des enquêtes approfondies, à identifier les sources de contamination, et à mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l’environnement. Le sort du village Renzi ne doit pas être abandonné au désintéressement général.
À travers cette alerte, ADDA érige une démarcation spéciale dans le plaidoyer environnemental local, en soulignant la nécessité impérieuse de faire prévaloir la santé publique et la préservation écologique sur toute forme d’indifférence institutionnelle.
C. Ambama et R. Patient-Lokana correspondants à Watsa.