
Un couvre-feu strict a été instauré dès ce jeudi sur l’ensemble du territoire de Watsa (Haut-Uélé), de 21h à 5h, par décision de l’Administrateur du Territoire, Magay Missa Dieudonné. Cette mesure d’urgence, prise après une réunion du Comité provincial de sécurité à Isiro, vise à enrayer la vague de criminalité qui frappe la région : braquages, agressions et banditisme, particulièrement dans les zones minières et les axes routiers.
Patrouilles mixtes et sanctions
Pour appliquer le dispositif, des patrouilles conjointes (PNC, FARDC, ANR, DGM) quadrilleront les quartiers chaque nuit. « Tout contrevenant sera interpellé et déféré à la justice », prévient l’administration. Les chefs locaux sont sommés de veiller au respect strict du couvre-feu, tandis que la population est appelée à collaborer en évitant les déplacements nocturnes et en signalant les activités suspectes.
Un contexte sécuritaire dégradé
La décision intervient après des mois de plaintes des habitants sur l’insécurité croissante, menaçant aussi les activités économiques. « Cette mesure est légale et nécessaire, mais elle doit rester temporaire et proportionnée », nuance Constant Ambama, analyste indépendant, qui alerte sur les risques d’abus.
Par ricochet,si le couvre-feu répond à une urgence, sa réussite dépendra de la mise en place de stratégies durables associant autorités, forces de sécurité et société civile – sans compromettre les libertés fondamentales.
Alors que le couvre-feu entre en vigueur à Watsa, son efficacité à long terme reste suspendue à plusieurs défis : la coordination entre forces de sécurité, l’adhésion de la population, et surtout, la mise en place de solutions structurelles pour lutter contre les racines de l’insécurité chômage des jeunes, exploitation minière illégale, l’alcoolisme des jeunes et les conflits des limites . Si les mesures d’exception sont nécessaires face à l’urgence, elles ne sauraient remplacer une politique intégrée de développement et de réforme sécuritaire. Les prochaines semaines révéleront si cette initiative restaure la confiance citoyenne ou alimente un sentiment de défiance envers des institutions déjà fragilisées.
Roméo Patient depuis Durba