
Dans un contexte où la sécurité alimentaire est un enjeu stratégique, le Ministre d’État à l’Agriculture et à la Sécurité Alimentaire, MUHINDO NZANGI Butondo, pose les bases d’une réforme profonde et structurante de la filière semencière en République Démocratique du Congo.
En mission dans l’Est du pays, celui que ses concitoyens ont surnommé Grand Patriote , en langue nationale MZALENDO MKUU, MUHINDO NZANGI, s’est rendu jeudi 04 Septembre dans la localité de LUOTU, dans le territoire de Lubero, après une étape à Mangina (territoire de Beni). Cette mission s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la campagne agricole nationale lancée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi à Menkao dans le plateau de Bateke en commune de Maluku aux périphéries de Kinshasa le 28 Août dernier.

Sur place à Luotu, le Ministre a réaffirmé la volonté ferme du gouvernement de relancer les Centres d’Adaptation et de Production des Semences Améliorées (CAPSA), piliers de l’indépendance semencière du pays. Pour le cas de Luotu, le centre CAPSA, pourtant stratégique pour la culture de la pomme de terre, fonctionne actuellement en grande difficulté.
« Nous devons redonner vie à ce centre. Il est essentiel pour la chaîne agricole dans le Grand Nord. La réhabilitation du CAPSA Luotu est un message fort pour des milliers d’agriculteurs », a déclaré le Ministre.
Maîtriser la chaîne des semences, une priorité nationale :
« Nous voulons désormais maîtriser toute la filière semencière. C’est notre priorité », a affirmé le Ministre. Pour lui, il est inconcevable de parler de souveraineté alimentaire sans contrôle total sur les semences , depuis la recherche jusqu’à la distribution aux agriculteurs. Dans cette logique, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a accédé à la demande du Ministre de replacer l’INERA (Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique) sous la responsabilité directe du ministère de l’Agriculture.
Renforcement par la coopération internationale :
Conscient des limites actuelles du système local, MUHINDO NZANGI a enclenché une série des démarches de partenariats stratégiques avec des pays disposant d’une expertise reconnue dans le domaine semencier. Ainsi, l’Égypte s’est engagée à fournir à la RDC des semences de prébase pour le blé, la pomme de terre et d’autres cultures. Le Brésil, l’Ukraine, l’Indonésie et l’Italie sont également prêts à accompagner le pays, chacun apportant des variétés performantes de maïs, soja, riz, ou encore des technologies agricoles de pointe.
Des structures nationales réorganisées pour plus d’efficacité:
Cette vision s’accompagne d’une redynamisation des structures internes,
- l’INERA poursuivra ses missions de recherche, mais sera appuyé par des transferts de technologies étrangères.
- La SENASEM restera le garant du contrôle, de la certification et des inspections dans les territoires.
- Les CAPSA (centres d’adaptation et de production des semences améliorées) seront les véritables bras opérationnels de la stratégie, chargés de l’adaptation, de la multiplication des semences et du stockage sécurisé.
« Tous les agri-multiplicateurs devront désormais dépendre des CAPSA pour garantir la traçabilité, la qualité et l’efficacité dans la chaîne de production », a insisté le Ministre d’Etat.
Une station autonome à Beni pour relancer la recherche
À court terme, une station autonome provisoire de l’INERA sera installée au sein du CAPSA en attendant la sécurisation de certaines zones. Le ministre envisage aussi la création ou la relance de stations secondaires à Kipese, Biambwe, Musienene, Kyatene, et d’autres localités stratégiques. À Luotu, dans son plan de relance, il a annoncé plusieurs axes dont :
- Réhabilitation des entrepôts agricoles
- Équipements modernes pour les laboratoires d’analyse du sol et de semences
- Renforcement de la mobilité des agents sur terrain
- Encadrement des agri-multiplicateurs dépendant du CAPSA
Une vision claire et structurée:
Grâce à cette réforme, la RDC pourra planifier ses saisons agricoles avec des semences disponibles, certifiées et adaptées aux réalités de chaque territoire. En relançant la recherche, en renforçant les capacités locales et en nouant des coopérations internationales solides, le Ministre dEtat MUHINDO NZANGI place l’agriculture congolaise sur une trajectoire de transformation durable.
Mukama Kaponirwe Richard, Master CSO-RP à l’Unisic ex. IFASIC Kinshasa.