
Magombo, village du groupement Kengengo dans le territoire de Watsa chefferie Bari logo, est aujourd’hui le théâtre d’une vive polémique autour de la gestion de fonds promis par des opérateurs miniers chinois. Deux figures de la société civile locale, Badibanga Masamba Joseph et Baby Lipombo, se retrouvent au cœur d’accusations graves, soupçonnés d’avoir détourné à leur profit des fonds destinés à l’adduction d’eau potable.
Tout commence il y a plusieurs mois, lorsque des exploitants chinois sont accusés de mener des activités minières en plein périmètre de kibali gold mines sans avoir obtenu l’aval des autorités coutumières de Magombo. Alertée, la société civile s’était mobilisée pour dénoncer cette exploitation jugée illégale. Après plusieurs médiations, un compromis est trouvé : les Chinois sont autorisés à poursuivre leur travail sans approbation des autorités territoriales, en contrepartie d’un appui financier pour des projets communautaires, dont un système d’adduction d’eau potable, attendu depuis longtemps par la population.
Mais depuis, le projet semble être tombé dans l’oubli. Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, une somme importante aurait pourtant été versée dans le cadre de cet engagement au compte de la société civile. Cependant, les habitants n’ont constaté que de maigres avancées sur le terrain, loin des attentes suscitées par l’annonce du projet. Les accusations sont claires : les deux responsables de la société civile de la révolution du Congo à Watsa, Baby Lipombo et Badibanga Masamba Joseph,sont pointés du doigt pour avoir géré les fonds dans l’opacité la plus totale.

Des sources locales affirment que la presse aurait été tenue à l’écart dès les premières étapes de la mise en œuvre du projet, et qu’aucun rapport de gestion n’a été rendu public. La méfiance grandit, alimentée par l’absence de toute infrastructure visible correspondant au projet d’adduction d’eau promis. En conséquence, la population réclame aujourd’hui des comptes et appelle les autorités judiciaires à ouvrir une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire.
« C’est inadmissible que des leaders censés défendre les intérêts de la communauté profitent de leur position pour s’enrichir au détriment du bien-être collectif », déclare un habitant de Magombo sous anonymat. Un appel à la transparence est désormais lancé, et la pression monte pour que justice soit faite.
En attendant une réaction officielle des intéressés ou des autorités compétentes, les soupçons d’arnaque au nom de la société civile ternissent l’image de ceux qui, hier encore, étaient perçus comme les défenseurs des droits de la population face aux exploitations minières incontrôlées.
Affaire à suivre.
Roméo Patient Lokana