
Le Ministre d’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, S.E. MUHINDO NZANGI Butondo, est intervenu lors de la revue du portefeuille des projets financés par le Fonds international de développement agricole (FIDA). Il s’est exprimé au nom des ministres des Finances, du Développement rural et de la Pêche et élevage.
Devant les secrétaires généraux, partenaires techniques et financiers et acteurs du développement agricole, le Ministre d’État a salué l’engagement constant du FIDA aux côtés du gouvernement congolais. Il a réaffirmé la gratitude de la RDC pour les investissements réalisés dans les programmes agricoles à impact communautaire.
Il a appelé à une meilleure coordination des interventions, souhaitant que les partenaires comme le FIDA, la Banque mondiale et l’Union européenne harmonisent leurs appuis autour d’une stratégie commune et cohérente.
Au cœur de son allocution, il a présenté la stratégie nationale de développement agricole des zones de savane, récemment validée par le Conseil des ministres. Ce cadre stratégique servira désormais de référence aux actions de l’État et de ses partenaires.
Elle s’articule autour de plusieurs priorités :développement de la filière céréalière ;promotion des intrants et lutte contre les nuisibles ;mécanisation agricole ;
intensification des cultures pérennes et vivrières ;
irrigation et infrastructures de stockage ;
transformation et commercialisation des produits agricoles.
Le Ministre d’État a également annoncé une réforme structurelle majeure : le retrait progressif de l’État des activités de production directe au profit d’un accompagnement renforcé des producteurs, avec un rôle recentré sur la création d’un environnement favorable et la consolidation des chaînes de production et de commercialisation.
Évoquant les projets en cours – PASA-NK, PADRIR et AVENIR, représentant près de 400 millions USD d’investissement, il a rappelé que ces financements restent insuffisants au regard de l’ampleur des besoins dans plusieurs provinces encore non couvertes, notamment le Haut-Uélé, le Bas-Uélé, la Tshopo, l’Ituri et l’Équateur.
« Un État ne peut concentrer ses efforts sur quelques provinces et laisser les autres dans l’oubli », a-t-il insisté, appelant à une équité territoriale.
Il a salué la résilience des équipes du PASA-NK, particulièrement dans les zones instables comme Walikale où les travaux routiers se poursuivent malgré le contexte sécuritaire, invitant à répliquer ce modèle dans d’autres projets.
Cependant, il a relevé plusieurs contreperformances préoccupantes :
dépenses injustifiées ;
retards dans les rapports ;
faible mise en œuvre des recommandations d’audit ;
lenteur dans l’exécution des infrastructures.
« L’incompétence ne sera plus tolérée », a averti le Ministre d’État, annonçant des mesures correctives fortes, incluant le remplacement éventuel des équipes de gestion.
Pour la période 2026-2030, il a exprimé la volonté de dupliquer les bonnes pratiques du PASA-NK dans d’autres provinces, en cohérence avec la politique agricole nationale.
« L’agriculture doit redevenir le socle de notre économie. C’est ainsi que nous atteindrons la souveraineté alimentaire », a-t-il conclu, ouvrant officiellement les travaux du Comité préliminaire du FIDA.
Avec la Cellule de Communication MINETAT AGRISA
