
La crise institutionnelle qui secoue le Haut-Uélé depuis la suspension de l’Assemblée provinciale continue de prendre de l’ampleur. Ce lundi 1er décembre, la Société civile du peuple congolais, fédération provinciale du Haut-Uélé, a haussé le ton lors d’un point de presse tenu à Isiro.
Le coordonnateur provincial, Kayumba Ramazani Franck, a qualifié d’« injustifiée » et de « contraire aux règles démocratiques » la décision du Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, qui a ordonné la suspension des activités de l’organe délibérant.
Selon lui, cette mesure intervient alors que les députés provinciaux s’apprêtaient à examiner une motion de défiance contre le gouverneur Jean Bakomito, ce qui, d’après la société civile, soulève des interrogations sur l’impartialité du pouvoir central.
Un ultimatum de 48 heures lancé à Kinshasa
Face à ce qu’elle qualifie de « dérive institutionnelle », la société civile adresse un ultimatum de 48 heures au gouvernement central pour lever la suspension et permettre à l’Assemblée provinciale de reprendre son travail normal.
« L’Assemblée est une institution de contrôle. La suspendre dans un moment aussi sensible remet en cause la transparence et le fonctionnement démocratique de la province », affirme Kayumba Ramazani.
Une menace de désobéissance fiscale
Dans son communiqué, l’organisation va plus loin. Si la suspension n’est pas levée dans le délai imparti, elle annonce une campagne de désobéissance fiscale à l’échelle provinciale.
Cette campagne consisterait à inviter :
les opérateurs économiques,
les commerçants,
les usagers des routes,
et la population en général
à cesser le paiement de certaines taxes provinciales en guise de protestation.
Une action qui, si elle est mise en œuvre, pourrait fragiliser significativement les recettes de la province.
Un appel à l’apaisement adressé au gouvernement
Malgré la fermeté de son message, la société civile dit privilégier la voie du dialogue et demande aux autorités nationales de revenir sur leur décision et de respecter les prérogatives des institutions provinciales telles que prévues par la Constitution.
Elle encourage également les acteurs politiques locaux à éviter l’escalade et à œuvrer pour le maintien de la stabilité institutionnelle dans le Haut-Uélé.
Romeo Patient Lokana
