
Une vive tension secoue actuellement la chefferie Mondo Missa, dans le territoire de Faradje (province du Haut-Uele), où de plus en plus de voix s’élèvent au sein de la communauté pour dénoncer une complicité présumée entre le chef local et l’administration du Parc National de la Garamba.
Selon plusieurs notables et membres influents de la communauté, le chef de la chefferie aurait délibérément ignoré les intérêts de sa population pour s’aligner sur les décisions unilatérales du parc, au mépris du principe de gestion participative des aires protégées. Cette situation crée un climat de méfiance généralisée, alimenté par le sentiment que le leadership coutumier a été instrumentalisé.
Des décisions imposées, une population ignorée
Des sources internes rapportent que le chef aurait validé, sans consultation communautaire préalable, la tenue d’un atelier organisé par le parc le 27 septembre 2025 un événement fortement contesté par une grande partie de la population locale, qui estime qu’il viole les engagements pris lors de réunions antérieures.
Pour de nombreux habitants, cette attitude traduit une rupture de confiance entre le chef et sa base. Certains vont plus loin en accusant le parc de corrompre certaines autorités locales afin de faire avancer ses propres intérêts, au détriment des droits coutumiers et des aspirations communautaires.
Une correspondance qui ne passe pas
La correspondance officielle du parc, notamment une lettre datée du 23 mai 2023 (REF.027/PNG/ACPN/RELEX/2023), est citée comme exemple de dialogue biaisé entre les deux parties, dans lequel la chefferie, représentée par son chef, aurait validé des points sans en référer à la communauté.
Face à cette situation, de nombreux notables exigent des explications claires et transparentes sur les engagements pris avec le parc, ainsi qu’une restructuration du processus de concertation, jugé non inclusif.
Un appel à la transparence
Cette affaire met en lumière les défis persistants dans la gouvernance des aires protégées en RDC, notamment lorsque les institutions coutumières sont soupçonnées de faire le jeu des structures de conservation, au détriment des populations locales.
Les voix dissidentes de la chefferie Mondo Missa réclament une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces soupçons de collusion, et appellent à une implication réelle et honnête des communautés riveraines dans la gestion de leurs terres et ressources.
Roméo Patient