
Lors de la clôture de sa mission au Nord-kivu à partir de Mutwanga en secteur de Rwenzori au pied du parc de Virunga, le Ministre d’État à l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, MUHINDO NZANGI Butondo, a porté un message selon lequel, la République Démocratique du Congo ambitionne de devenir l’un des premiers producteurs mondiaux de cacao dans les cinq prochaines années.
Un objectif qui s’inscrit dans une stratégie agricole ambitieuse, mais fondée sur le respect de l’environnement et la valorisation des ressources locales.
Dialogue, pas soumission : La réponse claire à l’Union Européenne

Interrogé par la Presse de Beni sur les inquiétudes de l’Union Européenne, qui craint que le cacao congolais provienne de zones déforestées, le ministre a été clair : «Il ne faut pas faire dire à l’Union Européenne ce qu’elle n’a pas dit ». Il souligne que l’UE encourage plutôt la production responsable, en exigeant la traçabilité et la préservation des forêts. Plutôt que de céder à une lecture négative, le patron de l’agriculture congolaise prône un dialogue équilibré et souverain, dans lequel la RDC fait valoir sa capacité à produire sans porter atteinte à ses écosystèmes.
Un potentiel agricole immense encore sous-exploité
«Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, la RDC dispose d’un atout stratégique»Le Ministre a rappelé que pour dépasser la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, 2,2 millions d’hectares suffiraient.
Mais il insiste que, certaines terres se trouvent dans des zones forestières ou protégées. Il s’agit donc de faire un arbitrage intelligent entre développement agricole et préservation écologique. L’exploitation devra se faire en dehors des aires protégées, comme celles sous gestion de l’ICCN, dont le directeur, Emmanuel de Merode, était également présent à Mutwanga aux côtés du Ministre d’Etat MUHINDO NZANGI.
Vers un moratoire et une diversification des marchés

Face aux difficultés d’accès dans certaines zones pour des raisons sécuritaires, MUHINDO NZANGI a annoncé qu’il va proposer au Président de la République, via le Conseil des ministres, un moratoire auprès de l’Union Européenne. Objectif : laisser le temps d’identifier correctement les zones de production hors forêts protégées. En parallèle, la RDC diversifie ses marchés. Des discussions sont déjà entamées avec la Chine, la Malaisie et le Japon, trois pays à forte demande en cacao. Une délégation économique congolaise devrait bientôt se rendre en Chine pour concrétiser ces partenariats.
Une vision claire : Produire, Protéger, Prospérer
Le passage du ministre au Nord-Kivu et en Ituri, marque une étape clé dans la relance agricole du pays. Sa vision est claire : faire du cacao un levier de croissance, d’emploi et de souveraineté économique, tout en respectant les normes environnementales internationales.
C’est au finish, le ministre appelle à un arbitrage intelligent entre protection de l’environnement et développement agricole, avec un message selon lequel, la souveraineté économique passe aussi par le cacao.
RK