
Une voix s’élève pour dénoncer ce que beaucoup murmurent en silence. Celle de Jean Faustin Ataduma, président de l’Association pour la Défense des Droits des Autochtones dans le secteur de Kibali en territoire de Watsa province du Haut-Uele qui fustige le traitement inégal réservé aux travailleurs de Kibali Gold Mine (KGM), entre expatriés et fils du terroir.
Dans un entretien exclusif accordé à votre média ce lundi 21 Avril 2025,ce défenseur acharné des droits communautaires tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie d’« injustice structurelle » enracinée dans les pratiques managériales de l’entreprise minière kibali.
« Certains ‘travailleurs sont largement privilégiés au détriment des autres. Les autochtones sont victimes d’un système qui les marginalise dans leur propre terre », déplore-t-il.
Selon lui, les conditions de travail offertes aux expatriés sont « trois fois meilleures » que celles accordées aux nationaux et locaux.
« Pendant que les expatriés jouissent d’un traitement salarial et social de haut standing, les nationaux, eux, peinent à faire valoir leurs droits les plus élémentaires », affirme-t-il avec amertume
Une telle inégalité, poursuit M. Ataduma, compromet gravement la cohésion sociale entre l’entreprise et les communautés locales. Il en appelle donc à un réajustement immédiat de la politique des ressources humaines de KGM, en faveur d’un traitement équitable pour tous les employés, sans distinction d’origine.
« Il est temps que la société Kibali traite tous les travailleurs sur un pied d’égalité. Le respect des droits des autochtones est une exigence, pas une faveur », insiste-t-il.
Abordant par ailleurs la nomination d’un nouveau directeur à la tête du département social de la mine, l’activiste exhorte les responsables de KGM à privilégier un choix communautaire, soucieux de préserver la paix sociale.
« La paix dans cette région fragile dépend aussi de symboles forts. Une nomination imposée, sans concertation, pourrait raviver des tensions. Il est donc essentiel d’associer la communauté à ce processus décisionnel », a-t-il conclu.
Par cette prise de position claire et courageuse, Jean Faustin Ataduma cherche à briser le silence autour de la condition des autochtones, souvent relégués au second plan du développement économique régional. La balle est désormais dans le camp de Kibali Gold Mine, appelée à faire preuve de responsabilité et d’écoute.
Par Roméo Patient Lokana