
Le territoire d’Irumu, en province de l’Ituri, est une nouvelle fois endeuillé. Ce week-end, une attaque attribuée aux rebelles ADF affiliés à l’État islamique (ISCAP/MTM) a frappé la localité de Komanda, faisant au moins 41 morts parmi les civils. Ce chiffre, en hausse par rapport aux 31 initialement rapportés, a été confirmé ce dimanche 27 juillet 2025 par la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH).
Selon Christophe Munyanderu, coordonnateur de la CRDH/URUMA, les victimes incluent des femmes, des hommes et de nombreux enfants. Plusieurs d’entre elles participaient à une cérémonie religieuse organisée à la paroisse Sainte Bienheureuse Annuarite pour marquer les 25 ans de la croisade eucharistique. À côté des pertes humaines, l’attaque a provoqué des destructions massives : maisons incendiées, véhicules brûlés et fermeture des marchés et lieux de culte.
Le climat demeure tendu dans la région. Des blessés graves continuent d’affluer dans les hôpitaux, et certains succombent à leurs blessures, ce qui pourrait encore alourdir le bilan. Des témoignages d’otages relâchés évoquent un message des assaillants, visant à semer la terreur et défier ouvertement les autorités.
Face à cette situation, Christophe Munyanderu exhorte les forces armées congolaises (FARDC) et leurs partenaires ougandais de l’opération SUJA à intensifier la traque des rebelles. Il appelle également les jeunes résistants locaux – FPIC, MAI/CHINI YA TUNA, FRPI – à se mobiliser pour protéger les entités coutumières.
Ce nouveau drame démontre une fois de plus les limites actuelles de la réponse militaire dans l’Est de la RDC. Malgré les opérations conjointes et les engagements politiques, les populations civiles restent exposées à des violences d’une rare cruauté. Ce massacre à Komanda est un signal d’alarme : il devient urgent de revoir la stratégie sécuritaire, d’y intégrer pleinement la dimension communautaire et de renforcer la coopération régionale pour couper les réseaux logistiques de ces groupes armés.
La rédaction