
Magombo, Groupement Kengengo – Chefferie Bari-Logo (Haut-Uele), 21 août 2025
Depuis avril 2025, un climat de tension s’installe dans le village de Magombo, au cœur du groupement Kengengo. Les habitants dénoncent une exploitation minière illégale et destructrice menée par des ressortissants chinois, accusés d’opérer en toute impunité, sans aucun respect pour les droits des communautés locales.
D’après Massamba Badibanga Joseph, activiste des droits humains actif dans la région, ces exploitants étrangers procèdent à l’extraction de l’or sans consultation préalable des populations ni autorisation publique transparente. Une situation qui entraîne non seulement la perte de ressources minières précieuses, mais aussi la destruction massive des terres agricoles, pourtant vitales pour la survie de la population.
« Ils ont détruit nos cultures vivrières, nos champs de manioc et de maïs, sans même nous consulter. Quand nous réclamons réparation, ils refusent catégoriquement », témoigne un habitant, visiblement bouleversé.
Des complicités locales pointées du doigt
Au-delà de la présence étrangère controversée, les villageois soupçonnent une complicité active entre les exploitants chinois et certains responsables locaux, notamment l’Administrateur du Foyer Minier (ACM) basé dans la région.
Plusieurs voix dénoncent un système opaque et corrompu, dans lequel les intérêts économiques semblent primer sur les droits des citoyens.
« Nous avons l’impression que nos autorités ferment volontairement les yeux. Comment une telle situation peut-elle durer sans intervention officielle ? », s’interroge une habitante de Magombo.
Une population abandonnée, livrée à elle-même
Sans accès à l’information, à la protection ou à un quelconque mécanisme de recours, la population de Magombo vit dans une profonde détresse. Les villageois redoutent non seulement la perte irréversible de leurs terres, mais également les conséquences environnementales graves : déforestation, pollution des rivières, disparition de la biodiversité locale.
Cette situation suscite une question amère dans les esprits :
« Et si la situation était inversée ? Un Congolais pourrait-il agir ainsi dans une province chinoise sans être inquiété ? »
Appel à la mobilisation urgente de la société civile
Face à cette crise qui s’enlise, la communauté de Magombo lance un appel pressant aux ONG de défense des droits humains, aux journalistes indépendants et aux organisations de la société civile. Objectif : enquêter, documenter les abus et faire remonter les revendications auprès des autorités compétentes.
« Nous voulons que notre cri soit entendu. Nous ne pouvons plus souffrir en silence pendant que d’autres profitent de nos ressources et piétinent nos droits. Nous avons besoin d’une voix – la voix des sans-voix », conclut Massamba Badibanga, membre du comité villageois.
Roméo Patient Lokana