
L’Association pour la Défense des Droits des Autochtones (ADDA) dans la chefferie Bari Logo, territoire de Watsa, dénonce l’attitude de la société Kibali Gold Mines, qu’elle accuse de faire la sourde oreille face aux préoccupations des entités territoriales décentralisées impactées par son projet minier.
Dans une correspondance de dix pages signée par le chef de la chefferie Bari Logo, Dieudonné Surur Elubwatima, et parvenue ce mercredi 19 novembre 2025 à la rédaction de lclocherdc.net, l’ADDA annonce qu’elle envisage d’organiser un sit-in dans les prochains jours au département social de Kibali pour « faire entendre sa voix ». Selon Jean Faustin Ataduma Kovozo, président de l’association, la société minière aurait verrouillé « tous les postes décisionnels clés » au détriment des cadres locaux, citant notamment les départements des ressources humaines et du social.
Principales revendications de l’ADDA
L’organisation présente une série d’exigences adressées à la direction générale de Kibali Gold Mines, dont voici les points essentiels :
Résiliation immédiate du contrat de M. Lefranc Busane, directeur du département social, ainsi que le départ de son collaborateur M. Thaddée Byugulu.
Départ définitif de M. Baros Saidi Baruani de la direction des ressources humaines, accusé de discrimination systémique, d’abus de pouvoir et d’atteinte à la licence sociale.
Nomination de cadres locaux compétents à la tête des départements social et des ressources humaines, afin de garantir une politique de recrutement juste, équitable et non discriminatoire.
Reconnaissance officielle des autorités coutumières locales comme partenaires décisionnels dans les politiques sociales, d’emploi et d’investissement communautaire.
Révision urgente des pratiques de recrutement, de sous-traitance et d’attribution des bourses, afin d’assurer un accès prioritaire aux communautés affectées.
Désignation d’un représentant par chacune des six ETD concernées pour assurer le suivi de la production et la transparence sur les montants perçus au titre de la redevance minière.
Un ultimatum lancé à Kibali Gold Mines
L’ADDA donne un délai jugé très court à la direction générale de Kibali Gold Mines pour fournir une réponse « concrète, écrite et favorable ». À défaut, l’association menace de suspendre :
toute forme de collaboration,
tous les engagements communautaires,
ainsi que tous les accords de coopération dans les zones concernées.
L’organisation exige également que M. Thaddée Byugulu mette fin « immédiatement » aux tentatives présumées de corruption visant, selon elle, à faire taire les revendications des communautés locales.
Kibali reste silencieuse
Nos démarches pour obtenir la réaction de Kibali Gold Mines n’ont pas abouti jusque-là.
Roméo Patient Lokana
