Le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Haut-Uele a conclu, en juillet 2024, une série d’audiences foraines tenues à Dungu et Watsa, deux territoires situés aux abords du Parc National de la Garamba, dans la province du Haut-Uele, au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ces audiences ont été rendues possibles grâce à l’appui financier du Parc National de la Garamba. Cette initiative vise à lutter non seulement contre le braconnage et les crimes liés à la faune, mais aussi à traiter d’autres infractions dans la région, contribuant ainsi à alléger la surcharge des prisons centrales de Dungu et de Watsa.
Ces établissements pénitentiaires avaient récemment été confrontés à des problèmes d’encombrement dus à l’accumulation de nombreux dossiers en attente de jugement.
Selon Me. Trésor Baba, avocat-conseil de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le déroulement des procès a été particulièrement satisfaisant et revêt un caractère pédagogique important.
À Dungu, le tribunal a examiné plus de 40 dossiers, principalement pour des infractions telles que le braconnage dans le Parc National de la Garamba, les viols, les vols, les meurtres et les assassinats.
Le juge Samuel Bamaraki, président de la chambre de composition des audiences, a souligné que ces sessions étaient une occasion précieuse pour le tribunal de traiter plusieurs affaires en suspens, souvent en raison de contraintes financières et logistiques.
À Watsa, 36 dossiers supplémentaires ont été examinés.
Étant donné le nombre élevé de dossiers traités, certains ont été mis en délibéré, et le TGI rendra ses décisions dans le délai légal à son siège ordinaire à Isiro, a précisé le président de la juridiction.
Le Parc National de la Garamba, en collaboration avec diverses instances sécuritaires locales telles que les FARDC, la police, les autorités administratives et coutumières, ainsi que les consortiums de la société civile et les associations locales, œuvre activement pour restaurer la paix et la biodiversité dans la région.Cette collaboration contribue au développement durable grâce aux divers projets mis en œuvre dans la zone.
Selon les récentes enquêtes sur la perception des habitants locaux, 97 % des membres de la communauté enquêtés ont reconnu que le travail des écogardes avait considérablement amélioré la sécurité dans la région, en mettant fin aux exactions des groupes armés, comme les LRA.
Le Parc National de la Garamba, situé au nord-est de la RDC, est un trésor de biodiversité et un site classé au Patrimoine mondial de l’humanité- en péril.Depuis 2005, il est géré par African Parks en partenariat avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
Ce partenariat bénéficie du soutien institutionnel de l’Union européenne et de l’USAID, qui apportent des contributions significatives à la restauration de la biodiversité, à la réduction des menaces pesant sur le parc, ainsi qu’au développement durable, visant à améliorer la gouvernance, la conservation des ressources naturelles et les conditions socio-économiques des communautés riveraines.
Richard Mumbere Kalayi/la cloche RDC.net